Fini les regards vissés sur l’écran à la récré, les TikTok entre deux cours et les DM échangés en douce sous la table. À Genève, l’école dit stop aux smartphones. Dès la rentrée prochaine, tous les élèves du cycle d’orientation – comprendre les 12-15 ans – devront ranger leur portable… chez eux ou au fond du sac, mais surtout loin des salles de classe et des couloirs. Une décision ferme, assumée et carrément nécessaire, selon le Département de l’instruction publique, qui pointe du doigt des effets de plus en plus visibles : chute de la concentration, isolement social, montée du cyberharcèlement… et un niveau scolaire qui flirte parfois avec le mode avion.
Les téléphones bannis des salles de classe
Cette interdiction n’est pas un coup de tête. Elle prolonge une tendance amorcée dans les écoles primaires, où le téléphone était déjà persona non grata. Jusqu’ici, les règles variaient d’un établissement à l’autre : certains fermaient les yeux à la pause de midi, d’autres laissaient un peu de souplesse avant les cours. Désormais, c’est uniforme : plus de portable nulle part, sauf cas pédagogique très spécifique ou sortie encadrée. Et pour ceux qui tenteraient quand même le coup, les sanctions sont claires comme une notification WhatsApp : de la simple confiscation à l’exclusion temporaire. Message reçu ?
Une réponse à une inquiétude croissante
Pour la conseillère d’État Anne Hiltpold, c’est une réponse à une vraie inquiétude. Parents, profs, éducateurs… tout le monde constate que les écrans bouffent l’attention, plombent les résultats et compliquent les relations humaines à l’âge où on construit justement sa place dans le monde. Et Genève n’est pas seule dans le game : le Valais emboîte le pas, le canton de Vaud avait déjà posé ses limites en 2019, et même la CIIP – sorte de conseil des sages de l’éducation suisse romande – a mis en garde récemment contre une trop grande tolérance face aux smartphones à l’école.
Alors, est-ce la fin du règne du téléphone dans les cours de récré ? Pas forcément, mais à Genève, on a clairement décidé de redonner une chance à l’attention, à l’échange et à une scolarité un peu plus connectée à la vraie vie.
Source : Watson